Seuls 3 à 4% des sites sont accessibles aux personnes en situation de handicap, selon Radio France. Or, la promesse du numérique est de permettre à toutes et tous de naviguer sur internet grâce à ses outils. Ils devraient ainsi, pour cela, s’adapter à toute forme de handicap, physique ou mental. L’accessibilité numérique est donc un enjeu d’équité sociale. Voici quelques conseils pour la mettre en place.
Les 6 étapes pour rendre le numérique plus accessible
Le Conseil national du numérique (CNNum) a déjà souligné le manque de formation des professionnels du numérique en matière d’accessibilité. Selon l’Observatoire de l’Emploi et du Handicap, dans son livre blanc “Numérique : emploi et handicap”, 43% des développeurs déclarent ne pas avoir connaissance des obligations légales concernant l’accessibilité et 62 % assurent ne pas connaître la réglementation française en matière d’accessibilité des sites et des services publics en ligne. Alors, comment remédier à cette situation ?
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Formation et sensibilisation
La première étape essentielle est de sensibiliser les concepteurs de sites web, les développeurs et le grand public aux enjeux de l'accessibilité numérique. Les développeurs peuvent suivre une formation adaptée pour ensuite élaborer une conception plus inclusive avec des bonnes pratiques en matière d'accessibilité. Repenser les formations autour de l’UX/UI des sites internet est ainsi une priorité, comme le relève le CNNum.
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Accessibilité des sites web
Une fois les développeurs sensibilisés et formés aux enjeux de l’accessibilité, ils pourront concevoir des sites adaptés aux personnes en situation de handicap. Ils peuvent, par exemple, s'appuyer sur les normes d'accessibilité telles que les directives du Web Content Accessibility Guidelines (WCAG). Ces directives comprennent l'utilisation de descriptions alternatives pour les images, la structuration claire des contenus et la possibilité de naviguer facilement à l'aide du clavier.
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Adaptation des contenus
Pour adapter les contenus aux personnes en situation de handicap, plusieurs fonctionnalités sont indispensables. Pour les développeurs et les UX/UI Designers, il s'agit notamment de produire des versions en braille de leur site ou application, avec la présence de sous-titres pour les personnes sourdes ou malentendantes, ainsi que des vidéos avec interprétation en langue des signes.
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Technologies d'assistance
Autre possibilité si ces mesures ne sont pas suffisantes. C’est ici qu’interviennent les technologies d’assistance comme les logiciels de synthèse vocale, les claviers ergonomiques, les interfaces tactiles adaptées ou encore les dispositifs de commande oculaire. Beaucoup d’entreprises s’emparent déjà du sujet, comme AVA, une application mobile destinée aux personnes sourdes et malentendantes, permettant de sous-titrer en temps réel des échanges verbaux dans un groupe. Autre exemple, Seeing AI, une application gratuite dotée d’une Intelligence Artificielle, permettant de décrire le monde environnant à son utilisateur.
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Collaborer avec les associations et organisations spécialisées
Développer un secteur de la Tech plus inclusif est une priorité. C’est pourquoi l’étroite collaboration entre les acteurs du numérique et les associations spécialisées dans le domaine du handicap est indispensable. Ces partenariats permettent en effet d'échanger des connaissances et d'élaborer des stratégies efficaces pour développer des solutions innovantes et utiles au plus grand nombre.
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Test et évaluation
La dernière étape consiste finalement à tester régulièrement l'accessibilité des sites web et des applications afin d’identifier les éventuels problèmes. Pour être pertinents, ces tests sont réalisés à l'aide d'outils spécialisés, tout en sollicitant les retours d'utilisateurs en situation de handicap. Nous recommandons d’ailleurs à toutes les entreprises de tester l’accessibilité de leurs outils.
Déverrouiller les accès
35 % des adultes éprouvent au moins une forme de difficulté pour accéder à internet, un chiffre qui monte à 44 % pour une personne en situation de handicap, selon l’Observatoire de l’Emploi et du Handicap. L’illectronisme, touche ainsi une bonne partie de la population.
“Nous pensons souvent le numérique comme un média qui nous est commun à tous. C'est un beau rêve, mais il ne peut devenir une réalité qu'en restant toujours attentif à son accessibilité, notamment en nous assurant de lui donner une langue commune pour toutes les personnes qui en auront l'usage.”
Romain Guillemot, formateur JS à la Wild Code School
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