Je suis développeur indépendant ; je travaille notamment pour la Wild Code School, où j’encadre, avec d’autres formateurs, la formation de Développeur web et mobile en alternance. Je suis par ailleurs artiste, élève à l’École des beaux-arts de Paris, que j’ai intégrée cette année.
Je suis diplômé d’une école d’ingénieur, l’Université de technologie de Compiègne. En sortant de l’école, je n’ai pas directement travaillé comme développeur : dans mes premiers postes, j’encadrais des projets de développement, puis produisais des analyses statistiques. Je me suis dirigé vers le développement d’applications web pour retrouver un contact direct avec la fabrication d’un produit qui me manquait alors. J’ai commencé comme développeur indépendant en 2016, en parallèle de la formation d’art dramatique que je suivais dans des conservatoires municipaux à Paris. Cette pratique théâtrale (jouer, mettre en scène, écrire) s’est muée progressivement en une pratique d’expérimentation artistique.
Souvent, je collecte des données, manuellement ou programmatiquement, et je les mets en forme, de manière plus ou moins transformée.
Par exemple, j’ai utilisé le package Markovify (Python) pour générer automatiquement une fausse leçon de yoga à partir des textes de leçons authentiques trouvés sur le web.
Dans un autre projet, j’ai écrit des scripts qui récoltent automatiquement des images, des répliques de films, des paroles de chansons à partir de sources choisies, et les collent aléatoirement ensemble. J’ai ensuite sélectionné manuellement les portions qui me paraissent les plus parlantes pour en faire les planches d’une édition au format magazine.
J’ai par ailleurs produit une installation qui consiste en une fresque de gifs animés projetés sur un écran, construite en temps réel par les spectateurs via une application web ad-hoc qui leur propose de chercher des gifs par mots-clés. J’utilise également le web comme médium artistique : j’ai fait un faux site de vente en ligne, The People’s Store.
Parfois, j’ai une vision déterminée à l’avance qui ne demande plus qu’à être réalisée en la programmant. D’autres fois, je ne sais pas vraiment ce que je veux obtenir mais j’avance petit à petit en programmant des scripts qui me donnent des résultats, qui me font prendre une direction ou une autre. C’est une démarche similaire à l’élaboration agile d’un produit : à défaut d’avoir en tête une vision exhaustive, on creuse dans une direction, et le travail de chaque itération dépend de ce qu’on a observé de la précédente.
La même, pour un céramiste, qu’entre un vase et une sculpture : il y a d’un côté un objet fonctionnel, et de l’autre un objet à vocation esthétique ou symbolique.
Je suis moi-même un piètre dessinateur, mais j’ai remarqué que le dessinateur talentueux est en fait un acharné qui reste concentré et mobilisé face à chacune des difficultés qu’il rencontre pour trouver les bonnes techniques de représentation. Et je sais que c’est la même chose pour le développeur : un développeur qui réussit, c’est avant tout quelqu’un qui est capable de ne pas baisser les bras face aux difficultés incessantes. Le développement logiciel est un artisanat, c’est un métier d’essais et de techniques qui découlent de ces essais.
J’ai aussi un conseil à ceux qui veulent se constituer un portfolio de projets : faites une myriade de petits projets bien finis plutôt que vouloir d’entrée de jeu réaliser un projet gargantuesque. À force de réussir à boucler des projets modestes, il vous paraîtra naturel et réaliste de vous attaquer à des projets plus gros.
Découvrez plus du travail artistique d’Arnaud sur son site web.
Le développement web vous intéresse ? Rendez-vous sur notre cours prépa dédié, en ligne et 100% gratuit pour avoir un aperçu du métier de Développeur web !