Le grand public a beaucoup de questions en ce qui concerne le changement climatique. 9 jeunes sur 10 avouent être inquiets à propos du réchauffement climatique, selon un sondage Ifop. Celle que l’on appelle parfois la génération climat se questionne et s’engage également dans la lutte contre le dérèglement climatique (ce serait même la première cause d’engagement selon le sondage). Mais quels sont les meilleurs moyens de s’engager ? Si la première réponse donnée par les jeunes concerne la modification des comportements d’achat, la deuxième consiste à partager des informations pour sensibiliser ses proches. Et c’est justement là qu’un outil comme ClimateQ&A intervient.
La communauté scientifique, par ses nombreux travaux au fil des années, a déjà fourni un nombre non négligeable de réponses aux questions que l’on peut se poser sur l’écologie. Le problème qui subsiste pour le commun des mortels est l’accès à l’information. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), par exemple, ne fait pas moins de 2409 pages. Alors, quoi de mieux que l’intelligence artificielle pour classer, répertorier et hiérarchiser les données essentielles ?
Quand ChatGPT est sorti, ça nous a tout de suite donné l’idée de l’appliquer pour améliorer notre outil qui ne faisait alors qu’extraire les passages pertinents de rapports volumineux (un Ctrl F amélioré). Et comme les résultats étaient très pertinents, nous avons fait le choix de rendre l’outil public et open source afin que cela profite au plus grand nombre.
Théo Alves Da Costa, Head of AI for Sustainability chez Ekimetrics
Résultat ? ClimateQ&A est une plateforme qui utilise l’IA de ChatGPT pour répondre à toutes les questions que les internautes peuvent lui poser sur le climat. Ses réponses proviennent exclusivement des rapports du GIEC et de l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques).
Si les rapports du GIEC sont rarement (jamais ?) lus entièrement, que ce soit par les journalistes, les décideurs politiques ou le grand public, tous ces personas ont en revanche accès à des résumés, des synthèses, ou des versions synthétisées de résumé. Laisser le pouvoir de la synthèse (et donc le choix des informations qui seront partagées au public) à l’IA repose la sempiternelle question de la neutralité des algorithmes. L’IA a-t-elle une intention ? Peut-elle être utilisée à des fins malveillantes ? Peut-elle être manipulée ? Tout dépend du fonctionnement de l’algorithme…
“Au niveau mondial, et en particulier en France, les variantes de climatoscepticisme augmentent, constate Théo Alves Da Costa. 31% à 37% de la population ne croient pas en l’origine anthropique du changement climatique, selon le dernier sondage IPSOS. L’IA joue ainsi un rôle énorme dans la propagation de l’information et les bulles de diffusion qui alimentent le climatoscepticisme.” En nous proposant essentiellement les informations qui correspondent à nos critères (eux-mêmes définis grâce à nos données de navigation), les algorithmes enferment les utilisateurs dans des bulles de filtres. La diversité des informations laisse alors sa place à l’homogénéité et à la répétition. Alors, pour répondre au problème de la neutralité des algorithmes, les équipes d’Ekimetrics, la spécialisée dans l’analyse de données et l’intelligence artificielle, ont contraint ClimateQ&A à n’inventer aucune information et à se contenter de sourcer les rapports scientifiques consensuels comme le GIEC et l’IPBES.
La démarche de ClimateQ&A pourrait bien s’appliquer à de nombreux domaines, que ce soit pour des enjeux sanitaires, financiers, sociaux ou culturels par exemple. La collecte et l’analyse des données par l’IA pourraient grandement faciliter l’accès à une information fiable et sourcée. “En plus de proposer une version spécifiquement destinée aux scientifiques, nous voulons proposer des alternatives ouvertes sur d’autres sujets socio-environnementaux, comme l’accès à l’emploi et la réduction des inégalités, ou la culture et l’éducation”, explique Théo Alves Da Costa.
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