1/ Le développeur doit prendre conscience qu’il est également chef de projet. Notre expérience montre que c’est la mauvaise gestion humaine, et non la partie technique, qui entraine l’échec d’un projet. Mettre le client en confiance est donc aussi crucial que les enjeux techniques, généralement bien maîtrisés par les développeurs.
2/ Gardons en tête que la finalité est d’avoir un client qui repart content et qui nous recommande. Être un excellent développeur aide, mais n’empêchera pas un projet de planter si il est mal cadré et mal géré.
3/ Dès la première rencontre, il faut réussir à instaurer un climat de confiance avec son client. Il faut se tutoyer, être honnête et parler de tout sauf du projet à ce stade pour se découvrir et nouer une relation.
4/ Si le client est en confiance, il vous demandera un devis. Il faut baser son devis sur des mockups clairs et ne laisser aucune zone d’ombre. Si le client n’a pas de mockups, il faut l’accompagner dans leur construction, seul ou avec l’aide d’un designer dont c’est le métier.
5/ Les mockups sont ensuite décomposés par le développeur en “tâches informatiques” dont il/elle peut estimer la durée. C’est la somme de ces durées, couplées à un prix à la journée, qui font le montant de l’application. Évitez à tout prix le “pifomètre”, et pensez à énoncer clairement une durée de “garantie sans bugs” de vos applications si vous ne voulez pas être rappelé 6 mois après le projet pour des modifications gratuites.
6/ Si le client négocie votre devis, ne surtout pas se brader, ce qui aura pour conséquence soit de vous faire passer pour un amateur, soit pour un escroc qui a essayé de survendre. Il vaut mieux élaguer la liste des fonctionnalités “secondaires” pour réduire le scope initiale du projet.
7/ Lors de l’écriture du planning : composez avec le réel. Gardez un temps pour les bugs, les vacances, l’apprentissage. Prévenez votre client de ne pas prendre d’engagement jusqu‘à un mois après la date de livraison. Si c’est possible financièrement pour vous, faites-en de même.
8/ Faites des petits lots de livrison (ex : page accueil, page de contact) pour vous faire payer régulièrement à mesure que le projet avance. Le bon montant pour un lot est le montant que vous êtes prêt(e) à perdre si le client fait faillite.
9/ Vous devez rassurer votre client au quotidien sur le bon avancement du projet. N’oubliez pas qu’il a déboursé une somme conséquente dans un domaine avec lequel il n’est pas toujours familier. L’avenir du projet, de son point de vue, est entre vos mains. Le rassurer passe par des bilans journaliers par e-mail, et idéalement par un bilan hebdomadaire en visioconférence ou en présentiel. La transparence est nécessaire pour conserver une bonne relation. Attention au syndrôme du « alors-il-avance-ton-site », question à laquelle il doit répondre 10 fois par jour. Il faut l’aider à avoir une réponse à cette question autre que “je n’ai pas de nouvelles depuis 2 semaines”.
10/ Soignez vos déploiements en testant l’application entièrement une fois déployée, et non uniquement en local sur votre machine. Prenez le temps de rédiger un e-mail clair qui explique ce que vous livrez, à quoi ceci correspond dans le devis qui a été signé, et à fournir les identifiants user et admin si nécessaire.
11/ C’est à vous d’alerter le client si il souhaite modifier le projet. Il doit comprendre que chaque modification prend du temps et peut éventuellement introduire d’autres bugs. Votre client n’a pas forcément conscience des aléas du métier de développeur et du temps nécessaire pour mettre en place des améliorations. Attention à l’accumulation de « petites modifications » pouvant entraîner un retard important qui pourra vous être reproché. Des « warnings » par e-mail peuvent donc vous éviter bien des soucis. Même si vous ne facturez pas le temps passé à faire les changements, n’hésitez pas à lui signifier le temps que cela vous a pris afin qu’il sache que vous avez fait un effort commercial.
12/ En cas de bug “insolvable”, il est nécessaire de pouvoir se faire aider. Ne vous lancez pas dans un projet sans un référent qui vous couvre en cas de pépin sérieux. S’insérer dans des écosystèmes qui vous assureront une entraide de bugs est nécessaire si vous êtes freelance.
En résumé : installez une relation de confiance et de transparence avec votre client tout au long du projet. Mettez-vous à sa place, rassurez-le au quotidien, et rentrez en contact avec tous les Wilders qui maitrisent les technologies sur lesquelles vous bossez pour être sûr(e) de voir votre client repartir content et qu’il vous recommande !