Tu viens de suivre une formation en programmation.
Certificat en poche, tu as terminé ton stage et tu te lances dans cette étape inévitable (et néanmoins redoutable) qu’est la recherche de ton premier job comme “développeur·se web”.
Tu es super motivé·e, tu as appris tellement de choses, tu n’as qu’une hâte : leur montrer ce que tu sais faire et apporter ta pierre à l’édifice d’une entreprise.
C’est parti !
Tu ouvres ton ordinateur et tu tapes les mots sacrés dans la barre de recherche la plus célèbre : “recherche emploi développeur junior”, et là…
...C’est la panique...
Il y a tellement d’offres, d’entreprises différentes, de noms inconnus, des descriptions de postes que tu ne comprends qu’à moitié, des processus de recrutement sans fin, que faire ? Par quoi commencer ? Par qui ? Que leur dire ???
Ils t’avaient dit que tu trouverais du travail facilement “il y a tellement d’offres” ...
...mais ils avaient oublié de te dire qu’il faudrait que tu apprennes à les comprendre et à les trier ces offres.
Je te comprends et je sais ce que tu traverses, j’accompagne des élèves comme toi tous les mois à la Wild Code School et je les aide à passer cette étape… que dis-je... à triompher de cette étape ;)
Pour que plus personne ne se retrouve livré à soi-même face aux recruteurs, je suis allé en rencontrer 3 avec qui j’échange régulièrement.
Elles travaillent dans des entreprises différentes à des postes différents mais elles ont toutes une chose en commun : elles sont régulièrement missionnées pour recruter des Développeurs Web Junior.
Elles sont super sympas (oui oui les recruteurs sont des gens sympas), elles ont répondu à mes questions pour que tu puisses mieux appréhender les processus de recrutement, et en plus elles te confient leurs conseils pour “triompher” de ta chasse au premier emploi !
Gabrielle Cintorino travaille dans une ESN*, elle est chargée de recrutement et RH chez SodiFrance depuis maintenant 3 ans.
“Nos équipes de développeurs aident nos clients sur différents domaines liés à l’IT. Ils remplissent des missions durant lesquelles ils travaillent au sein des locaux du client ou depuis l’ESN. L’objectif est de faire évoluer les logiciels/applications du client, qu’il s’agisse d’applications internes (une plateforme interne à l’entreprise par exemple) ou externe (le site vitrine par exemple).”
*Une ESN est une Entreprise de Services du Numérique. Il s’agit d’une société de services experte dans le domaine des nouvelles technologies et de l’informatique.
Justine Lépaulard travaille dans un cabinet de conseil en Ressources Humaines. Elle occupe le poste de consultante en recrutement chez Success Storhy depuis 2 ans.
“Nos clients nous font confiance pour le recrutement de profils compétents sur les postes à pourvoir dans leur entreprise. Notre cabinet est une structure en approche directe, c’est à dire que, pour répondre aux besoins de nos clients, nous identifions des profils que nous allons ensuite nous-même approcher. Pour la plupart en poste et parfois réticents au changement, notre rôle sera d'attirer ces talents vers de nouveaux horizons.”
Enfin Audrey Levy occupe le poste de Responsable des Ressources Humaines (RRH) dans l’entreprise Divalto qui édite des logiciels de gestion pour des ETI et des PME*.
“Lorsque l’on recrute un profil pour notre entreprise, on recherche évidemment des compétences techniques mais également des personnes qui correspondront aux valeurs de la société. Dans une PME il y a une plus grande proximité entre les collaborateurs, il faut donc former des équipes soudées avant tout.”
*ETI = Entreprises de Tailles Intermédiaires, PME =Petites et Moyennes Entreprises.
Gabrielle : “pour moi il y a 2 choses importantes :
1- Pour commencer, tu regardes le type de société qui a posté l’offre, cette information va te permettre d’appréhender le type d’encadrement. Par exemple, dans une grande entreprise tu as plus de chance d’avoir un ou plusieurs managers que dans une startup dans laquelle tu seras probablement souvent livré·e à toi-même.
2- Il faut regarder quel langage (expl : Javascript, PHP…) et le niveau d’expérience demandé (0-3 ans pour un junior). L’idée ici c’est de sélectionner seulement les offres pour lesquelles ton profil sera adapté. Je ne te conseille pas de postuler pour des offres pour lesquelles tu n’as pas les compétences, tu risquerais de te tirer une balle dans le pied et de te démoraliser à force de réponses négatives.”
Audrey : “Lis bien l’offre du début à la fin, est-ce qu’elle correspond à ce que tu veux et sais faire ? Il faudra également te renseigner sur la société et vérifier rapidement que l’offre match avec tes facilités de déplacement.”
Gabrielle : “En premier lieu, ton CV doit être visuellement agréable (on a tous un pote de pote graphiste qui peut aider) et les informations doivent être visibles et claires. Le CV word en Times New Roman est à bannir.”
Justine : “Un CV visuellement désagréable et trop désorganisé a de grandes chances de terminer à la poubelle sans même être lu. Il faut aussi faire très attention à l’orthographe (tes proches peuvent te relire). Un petit plus pour taper dans l’oeil d’un recruteur : mettre en avant (visuellement) le projet professionnel (par exemple en ajoutant un résumé et te présenter en quelques lignes) et tes compétences.
Audrey : “C’est très simple : attention à l’orthographe, la structure doit être claire pour faciliter la lecture. Un CV ne doit pas être trop pauvre c’est à dire qu’il doit être un minimum détaillé sur les technologies, les projets et il ne pas avoir d’espace vide (tu peux rappeler ton pote graphiste pour équilibrer les espaces).
Gabrielle : “Utilise Indeed, LinkedIn et suis bien les instructions liées à la candidature. N’oublie pas de joindre ton CV et surtout écris (TOUJOURS) une lettre de motivation. Même s’il peut arriver qu’elle ne soit pas lue, le seul fait de l’avoir rédigée pourra faire pencher la balance en ta faveur.”
Justine : “J’insiste sur ce point mais attention à l’orthographe et la syntaxe (tu peux encore donner un peu de lecture à tes proches). Je lis rarement les lettres sauf si j'ai un doute sur le CV du candidat (d'où la nécessité qu'il soit visuellement attractif). La lettre se doit donc d'être aussi bien écrite, originale, et sortir du lot pour convaincre un recruteur de ne pas s'arrêter aux préjugés qu'il a eu de par le CV réceptionné. Dernier point : réfléchi bien à ce que tu écris dans l’objet de tes emails afin que les recruteurs aient envie d’ouvrir ton email. Un recruteur reçoit des tonnes de candidatures et d’emails, ton titre doit donc "sauter aux yeux" et permettre de te démarquer du reste.”
Evidemment chaque entreprise a sa propre façon de faire mais certaines étapes reviennent quand même presque tout le temps (et ce peu importe la taille de l’entreprise) :
Puisque que tu as un beau CV, que ton expérience colle avec le poste et que tu n’as fait aucune faute d’orthographe, JACKPOT tu as été recontacté·e par une entreprise, bravo !
Le recruteur te donne rendez-vous pour la première étape (n’oublies pas qu’aucun proche ne pourra t’aider cette fois).
Un entretien téléphonique de 15-20 minutes avec un responsable RH
Ton objectif : faire une bonne première impression, montrer que tu as compris l’offre et que tu t’es renseigné sur l’entreprise. Être capable de résumer ton expérience en mettant en avant les compétences qui confirmeront que ton profil est intéressant.
L’entretien téléphonique s’est bien déroulé? Parfait, tu continues le processus...
Un entretien (souvent physique) plus poussé d’une heure, toujours avec un responsable RH
Ton objectif : Être capable de raconter ton histoire et d’exposer ton projet professionnel (deux récits que tu auras préalablement préparé). Poser les bonnes questions pour montrer que tu t’intéresses à l’entreprise, à ses projets, et surtout que tu sais de quoi tu parles (et oui, toi qui a déjà travaillé sur des projets, tu sais comment ça se passe).
Tu as réussi ton deuxième entretien et l’entreprise te rappelle pour la troisième étape.
Un entretien technique qui prend la forme d’un QCM ou d’un test réel (tu devras intervenir sur un morceau de code).
Ton objectif : Maintenant que tu as bien vendu ton profil, il est temps de prouver ce dont tu es capable, à toi de jouer !
(vibes* = ambiance)
Gabrielle : “Déjà lors de l’accueil et des premiers échanges, tu verras vite si la personne est gentille et cordiale / plutôt formelle ou non. N’hésite pas aussi, lors de l’attente de ton entretien, à observer l’activité ambiante, et lorsque tu te rends dans la salle d’entretien, regarde bien autour de toi pour “sentir” l’ambiance.” (mais pas avec ton nez)
Justine : “Tu peux demander à ton contact (responsable RH ou autre) qu’il t’explique le climat social de l’entreprise, comment est structuré l’équipe, la moyenne d’âge, les valeurs de l’entreprise, ce qui est mis en place en interne et le savoir être que l’entreprise recherche.”
Audrey : “Il faut analyser les locaux (salle de pause, cafétéria), les salariés, la présentation sur internet, le "feeling" (= ressenti) avec les interlocuteurs.”
Gabrielle : “A mon sens il faut commencer par résumer ce que le recruteur a dit afin de montrer ta compréhension et ta correspondance aux besoins de l’entreprise.”
Justine : “Je pense qu’il faut mettre en avant son savoir faire, savoir être et mettre en avant sa capacité à monter en compétences.”
Audrey : “Je mettrai en avant mes qualités liées au travail, la motivation pour le poste, montrer qu’on s’est renseigné sur la société, que les valeurs sont en adéquation avec les siennes.”
J’espère que ces conseils t’aideront à effectuer une entrée fracassante dans le monde du travail ;)
À toi de jouer !