Green IT, IT for green, numérique responsable : quelles différences ?

En France, l’empreinte carbone du secteur du numérique est estimée à 2,5 %, selon les données du Ministère de la transition écologique. Mais, selon le rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat, l’empreinte carbone du secteur pourrait augmenter de manière significative si rien n’est fait pour la limiter, et pourrait atteindre 6,7 % de l’empreinte carbone nationale d’ici 2040.

GREEN IT : QUAND LA DSI SE PENCHE SUR SON SYSTÈME D'INFORMATION

Le Green IT désigne, comme son nom l’indique en anglais, toutes les démarches qu’une DSI (Direction des Systèmes d'Information) entreprend pour rendre le système d’information de l’entreprise plus « vert ». En français, Green IT peut se traduire par « Eco TIC » (pour Techniques de l’Information et de la Communication).

Afin de réduire son impact environnemental, une DSI peut mettre en œuvre plusieurs stratégies et techniques :

• Faire le pari de la sobriété en utilisant des équipements (serveurs, onduleurs, ordinateurs, écrans...) à faible consommation énergétique.
  
  
• Miser sur la virtualisation des serveurs. Regrouper les applications de son entreprise sur des serveurs virtuels permet de réduire le nombre de serveurs physiques et de diminuer la consommation énergétique ainsi que l'espace requis au sein d’une salle informatique ou d’un datacenter.
  
  
• Basculer vers le cloud. En migrant tout ou partie de son système d’information vers des solutions de cloud computing, la DSI bénéficie de la mutualisation des ressources et des choix énergétiques (énergie renouvelable) que peut offrir le cloud provider.
  
  
• Allonger la durée de vie des équipements. La majorité des émissions de CO2 (78 %) a lieu lors de la phase de fabrication des matériels. Allonger la durée de vie des équipements permet de diminuer le volume de matériels neufs fabriqués chaque année
  
  
• Former. Les collaborateurs de la DSI doivent être formés aux pratiques durables, notamment en matière d’écoconception logicielle, et sensibilisés à l'importance de réduire l'impact environnemental de leur département.

IT FOR GREEN : l’IT AU SERVICE DES MÉTIERS 

L’IT for Green se définit comme étant une « démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte économique, écologique et sociale d’un produit ou d’un service, grâce au numérique. » L’objectif est donc de concevoir des solutions numériques au service de la cause écologique. La place de la technologie étant de plus en plus importante dans nos sociétés et économies, l’IT for Green peut s’appliquer à un nombre très élevé de secteurs d’activité.

Voici quelques exemples de projets IT for Green : 

• Utiliser des données cartographiques et des images satellites pour aider les propriétaires de maisons à évaluer le potentiel solaire de leur toit.
  
  
• Déployer des compteurs électriques connectés pour permettre aux ménages de mieux maîtriser leur consommation énergétique.
  
  
• Recourir à des objets connectés (IoT : Internet of Things) et capteurs pour lancer des alertes en cas de consigne de chauffage non respectée, détecter des fuites d’eau, optimiser une chaîne d’approvisionnement (supply chain)...
  
  
• Créer des jumeaux numériques visant à analyser les données liées aux équipements, outils et environnements industriels. Ces digital twins facilitent généralement la mise en place d’une maintenance prédictive (interventions de maintenance par anticipation et non de manière planifiée).
  
  
• Agriculture de précision : grâce à l’intelligence artificielle, à des capteurs et à des drones, l’analyse de données avancées permet d’optimiser l'utilisation des ressources agricoles et notamment de réduire les besoins en eau, engrais et pesticides

NUMÉRIQUE RESPONSABLE : L’INCLUSION ET L'ÉTHIQUE EN PLUS

Le numérique responsable englobe le Green IT et l’IT for Green, en y ajoutant d’autres aspects tout aussi importants comme l’inclusion numérique - dont l’accessibilité numérique fait partie -, l’éthique des algorithmes et la gouvernance des données.

L’inclusion numérique vise à garantir que toutes les personnes, quelle que soit leur situation, puissent accéder aux technologies de l'information et de la communication. Cela passe notamment par des actions visant à améliorer l’accessibilité numérique des sites web et des applications mobiles, afin que tout un chacun - qu’il soit en situation de handicap ou pas - puisse s’en servir simplement et efficacement. 

L’inclusion numérique comprend aussi des actions de formation, à travers par exemple l’organisation d'ateliers ou de cours visant à enseigner les compétences numériques de base à différentes populations, notamment les personnes âgées ou peu qualifiées.

Quant à l’éthique des algorithmes, elle s’applique aujourd’hui beaucoup à l’intelligence artificielle. L’objectif est d’éviter les biais et d’assurer un haut degré de transparence (explicabilité des algorithmes). 

Enfin, les enjeux liés à la gouvernance des données sont de garantir une gestion éthique et responsable des données, en tenant compte de la confidentialité, de la sécurité et de la durabilité de ces informations. Le but est d’assurer la protection des données personnelles et de promouvoir des pratiques de collecte et d'utilisation des données transparentes et équitables.

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