Impossible actuellement de passer à côté du phénomène ChatGPT, l’intelligence artificielle dite générative parce que qu’elle crée du contenu, texte, image ou autres, à partir de la simple instruction d’un utilisateur humain… Cette prouesse démontre toutes les formidables avancées technologiques en matière d’IA et surtout la position dominante des États-Unis en la matière. Et la France dans tout ça ? Si le pays peine à rivaliser en termes de financements d’envergure, il a néanmoins de bons arguments à faire valoir, comme son savoir-faire, sa matière grise ou encore le soutien gouvernemental, qui ont permis l’émergence de startups reconnues à l’échelle planétaire.
La bonne dynamique française
La bonne nouvelle selon le mapping 2023 réalisé par France Digital, c’est que 590 startups françaises mettent l’IA au cœur de leur business, dont 50 % sont déjà rentables ou envisagent de l’être et que les levées de fonds ont doublé par rapport à 2021 pour atteindre 3,2 milliards d’euros. Le plan France 2030 y contribue fortement avec notamment le lancement de la deuxième phase de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (IA) en 2022. Avec un budget de 2,22 milliards d’euros pour les cinq années à venir, elle est censée soutenir la diffusion des technologies d’intelligence artificielle au sein de l’économie et accompagner le développement et l’innovation sur certains domaines de l’IA, notamment générative.
Source : Mapping 2023 des startups françaises de l'IA - France Digitale
La force des verticales
Dès 2019, Cédric O, alors secrétaire d'État au Numérique, déclarait en effet en ouverture du salon AI Paris que « l'avantage pris par les Américains et les Chinois va être impossible à combler » sans pour autant tomber dans le pessimisme puisqu’il précisait aussi qu’« il reste certaines verticales où des champions peuvent émerger, dans des secteurs où la France possède des acteurs de taille mondiale ». La bataille sectorielle est donc lancée, ce qu’a confirmé récemment le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot : « la France va accélérer dans le domaine de l'intelligence artificielle dite générative ».
Les arguments de l’Europe et de la France
Premier argument de poids qui joue en faveur de l’Europe et donc de la France : la réglementation. Dans le sillage du RGPD en faveur de la protection des données à caractère personnel, des organismes comme la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) travaillent déjà sur un plan d’action pour un déploiement des intelligences artificielles, et en particulier celles dites génératives, respectueuses de la vie privée des individus. Autre atout, la langue, dont Jean-Noël Barrot s’est félicité avec notamment l’émergence de la « franco-américaine Hugging Face, dont l'ingénierie est majoritairement située en France, et qui a conduit le projet multilingue en open source BLOOM » et « LightOn, qui offre déjà des services aux entreprises sur la base de modèles à taille réduite, dans une dizaine de langues européennes ».
Fondée en 2016, LightOn a développé Paradigm, une plateforme d’IA générative à destination des grandes entreprises et ETI européennes. En plus de prendre en charge les principales langues européennes, la startup française se démarque de ses concurrents, notamment américains, sur le sujet de la souveraineté, puisque les clients peuvent l’installer sur un un cloud privé, ce qui assure la confidentialité de leurs données et de leur savoir-faire. Hugging Face, elle, a été créée par trois Français à New York et est valorisée à 2 milliards de dollars. Elle est devenue incontournable dans le domaine de l’IA avec sa plateforme HuggingChat, open source, donc ouverte et transparente au contraire de ChatGPT.
Tant d’autres initiatives prometteuses
À leurs côtés, de nombreuses initiatives sont en train de s’imposer à l’échelle mondiale. Le projet BLOOM par exemple, un modèle de génération de textes multilingue conçu par près de 1 000 chercheurs, entraîné sur le supercalculateur Jean Zay du CNRS et directement formé pour générer des textes dans 46 langues et 13 langages de programmation différents. L’application PhotoRoom, téléchargée plus de 40 millions de fois dans le monde et désignée meilleure application au niveau mondial par Google, repose sur des algorithmes de deep learning et d’IA générative pour créer et améliorer des visuels en seulement quelques secondes. Dust, elle, n’est encore qu’en phase de prototypage et attire pourtant la convoitise des investisseurs du monde entier avec une promesse : « augmenter l'humain, ne pas le remplacer. Nous construisons R2-D2, pas Terminator ».
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