Penser que suivre une formation professionnelle courte est réservé à ceux qui ne souhaitent pas faire d’études ou sont en échec scolaire est un raccourci facile. Dans le détail, on s’aperçoit que cette affirmation est tout de même partiellement fondée. Les élèves des filières professionnelles ont souvent déjà rencontré des difficultés pendant leur scolarité. Par exemple, trois entrants sur quatre en CAP et un sur deux en seconde professionnelle ont redoublé au moins une fois.
Selon l’INSEE, 40% des effectifs du second cycle suivent un enseignement professionnel (apprenti ou formation pro). Ces effectifs sont généralement issus d’un bac professionnel ou technologique. D’après les chiffres de l’Etudiant, après l’obtention de leur bac pro, 37 % quittent la scolarité et 13 % repartent pour une formation pré-bac (CAP, BEP, mention complémentaire, diplôme d’État, brevet professionnel, brevet de technicien ou terminale d’une autre série professionnelle).
La plupart du temps, les bacheliers poursuivant leurs études suivent un parcours prédéfini et soumis aux inégalités car l’origine sociale demeure malheureusement un facteur déterminant du parcours scolaire. En effet, une grande majorité des élèves issus des catégories les plus favorisées poursuivent en seconde générale et technologique (87 %) et moins de 10 % en voie professionnelle.
Aujourd'hui, le milieu social et la réussite à l’école sont donc des critères déterminants dans le choix des études et notamment des formations courtes. En revanche, beaucoup d’autres raisons peuvent pousser ces jeunes à choisir les filières de formation professionnelle plus courtes : une volonté d’accès rapide à l’emploi, une certitude sur le métier visé, ou encore le souhait d’être formé de manière professionnelle et moins théorique.
Aujourd’hui, l’offre de formation professionnelle est regroupée en onze domaines, cinq dans les services et six dans la production.
Six domaines de formation concentrent à eux seuls 96% des effectifs :
Un véritable clivage est toujours observé entre les hommes et les femmes: près de neuf filles sur dix sont en formation dans les services.
Ces différents formats se développent donc en France et sont une voie très pertinentes pour certains publics, mais ils sont encore très peu valorisés dans certains domaines professionnels, qui les considèrent comme moins prestigieux que des filières générales. En effet, la perception de la réussite en parcours de formation professionnelle dépend beaucoup de la perception et de la valorisation (ou non) par la société des métiers visés, et de la perception des milieux économiques.
La voie professionnelle est de plus en plus considérée par les élèves et de plus en plus reconnue de manière générale. En effet, depuis 2009, une réelle équité des voies de formation est reconnue. Cette évolution permet d’ouvrir la possibilité à tous de poursuivre en formation professionnelle sans critère d’affectation particulier et contribue de plus à plus à faire de la voie professionnelle une voie d’excellence choisie vers la réussite et surtout vers l’emploi.