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Qu’est-ce que la méthodologie design thinking ?

Rédigé par Amandine Durand | 18/08/2024

Le design thinking repose sur cinq étapes fondamentales : l'empathie, la définition, l’idéation, le prototypage et le test. Chacune de ces étapes joue un rôle essentiel et indispensable dans le processus de conception centré sur l'utilisateur.

L'empathie : comprendre les utilisateurs

L'empathie est la première étape du design thinking. Elle vise à comprendre, en profondeur, les besoins, les motivations et les défis des utilisateurs. Elle répond à une méthodologie rigoureuse qui demande néanmoins de belles qualités humaines.

L’importance de l'empathie dans le design thinking

L'empathie c’est l’étape qui consiste à - comme son nom le suggère - se mettre à la place des utilisateurs afin de comprendre leurs perspectives pour identifier les problèmes réels et les opportunités d'innovation.

Il existe plusieurs techniques pour recueillir des informations sur les utilisateurs :

  • Les interviews : poser des questions directement aux utilisateurs pour les comprendre reste le meilleur moyen de se mettre à leur place. Voici quelques exemples de questions : “Pouvez-vous décrire une journée typique où vous utilisez ce produit/service ?” “Quels problèmes avez-vous rencontrés en utilisant ce produit/service ?” “Quelles solutions alternatives utilisez-vous ou avez-vous utilisé?”

  • Les observations : observer les utilisateurs dans leur environnement naturel pour voir comment ils interagissent avec un produit ou un service.

  • L’ethnographie : une étude approfondie des utilisateurs et de leur contexte culturel et social. Par exemple, une marque de vêtements peut mener une étude ethnographique pour comprendre les préférences vestimentaires de différentes cultures.

 

La définition : cerner les problèmes

Après avoir recueilli des informations, la prochaine étape est de définir clairement les problèmes à résoudre. Cette phase est cruciale, car elle permet de transformer les données brutes en insights exploitables, et de cibler les véritables enjeux à adresser. Une définition précise des problèmes oriente les efforts de conception et assure que les solutions développées répondent efficacement aux besoins des utilisateurs.

Comment analyser et synthétiser les données recueillies

Analyser les données permet de synthétiser les informations recueillies pour identifier les principaux points de douleur et les possibilités d’amélioration et d'innovation.

Là encore, il existe plusieurs méthodes pour définir clairement les problèmes :

  • Les cartes d'empathie : permettent de visualiser les pensées et les sentiments des utilisateurs. Par exemple, une entreprise de services financiers peut utiliser une carte d'empathie pour comprendre les frustrations des clients face aux procédures bancaires complexes.
  • Les parcours clients : cela consiste à cartographier chacune des étapes que les utilisateurs suivent lorsqu'ils interagissent avec un produit ou service. Par exemple, une plateforme de e-commerce peut créer un parcours client pour identifier les obstacles à l'achat en ligne.
  • Les personas : créer des profils fictifs pour les différents segments d'utilisateurs afin de mieux les comprendre. Par exemple, une entreprise de fitness peut créer des personas pour représenter les différents types d'utilisateurs de ses applications de suivi de la condition physique.

 

L’idéation : générer des solutions créatives

L’idéation est la phase où l'équipe se retrouve pour générer un maximum d'idées et de solutions aux problèmes définis lors des étapes précédentes. L’idéation permet d'explorer un large éventail de solutions potentielles et d'encourager la créativité au sein de l'équipe. L'objectif est de sortir des sentiers battus et de considérer des approches innovantes qui pourraient offrir des solutions efficaces et inédites aux problèmes identifiés.

Il existe différentes techniques de brainstorming et de pensée divergente :

  • Le mind mapping est une technique visuelle qui permet d'organiser et de structurer des idées autour d'un concept central. En utilisant des branches et des sous-branches, cette méthode aide à visualiser les connexions entre différentes idées et à explorer des sous-thèmes associés. Voici un exemple de mind map sur Miro. 
  • La méthode SCAMPER est un outil de brainstorming structuré qui examine les idées existantes sous sept perspectives différentes : Substitute (pour chercher des éléments qui pourraient être remplacés pour améliorer l'idée), Combine (pour explorer comment différents éléments peuvent être combinés pour créer quelque chose de nouveau), Adapt (pour ajuster l'idée afin de l'adapter à différents contextes ou besoins), Modify (pour changer certains aspects de l'idée pour l'améliorer ou continue de l'optimiser), Put to another use (afin d’envisager des applications alternatives de l'idée) Eliminate (pour supprimer des éléments non essentiels) et Reverse (pour inverser ou réorganiser l'idée afin de la voir sous un angle différent.)

 

Le prototypage : pour matérialiser les idées

Le prototypage consiste à créer des versions simplifiées et tangibles des idées pour les tester et les améliorer. Cette étape permet d'explorer les aspects pratiques des solutions proposées et de les affiner avant de les déployer à grande échelle.

Création de prototypes tangibles et leur importance

Les prototypes permettent de visualiser les idées et de les tester rapidement avec les utilisateurs pour recueillir des retours précieux. Cela permet d'identifier rapidement les points faibles et d'apporter les modifications nécessaires avant d'investir dans le développement complet.

Il existe différents types de prototypes, chacun permettant de représenter et de tester des idées de manière tangible :

  • Les maquettes : ce sont des représentations visuelles des concepts, permettant de visualiser la structure et le design d'un produit.
  • Les modèles physiques : il s'agit d'objets en 3D représentant les idées, permettant de tester des aspects comme l'ergonomie.
  • Les prototypes interactifs : ce sont des versions fonctionnelles des produits, utilisés pour tester leur utilisation réelle.
  • Les simulations : ces modèles interactifs permettent de tester le fonctionnement d'une idée dans un environnement virtuel.
  • Les wireframes : schémas de base des interfaces utilisateur, utilisés pour planifier la disposition des éléments d'une application. 

Plusieurs outils se sont imposés pour cette phase : Figma excelle en collaboration en temps réel et prototypage interactif. Sketch est idéal pour le design vectoriel d'UI/UX. Adobe XD intègre wireframing, prototypage interactif et partage de feedback. InVision facilite la collaboration et le feedback utilisateur, tandis que Axure RP est parfait pour des prototypes complexes avec interactions dynamiques. Marvel et Balsamiq sont optimaux pour des maquettes rapides et intuitives en phase initiale.

 

Le test : itérer, améliorer… et recommencer !

La phase de test consiste à évaluer les prototypes avec les utilisateurs afin de constater les évolutions ou les régressions suite à l’implantation de la solution. Cette étape permet de l’affiner et de la perfectionner. En testant les prototypes dans des conditions réelles, les concepteurs peuvent recueillir des feedbacks précieux, comprendre les points de friction et apporter les ajustements nécessaires.

Différentes méthodes existent pour effectuer ces tests utilisateurs :

  • Les tests utilisateurs : cette méthode implique de demander aux utilisateurs de réaliser des tâches spécifiques avec le prototype, tout en observant et enregistrant leurs actions, réactions et commentaires. Cela permet d'identifier les problèmes d'utilisabilité, de comprendre les comportements des utilisateurs et de recueillir des insights sur leur expérience.
  • Le feedback itératif : permet d’améliorer continuellement les prototypes en fonction des retours obtenus. Cette approche consiste à lancer plusieurs versions successives d'un prototype, à recueillir les feedbacks des utilisateurs pour chaque version, et à itérer sur le design en intégrant les suggestions et corrections nécessaires. Le processus itératif permet d'affiner progressivement le produit jusqu'à ce qu'il réponde de manière optimale aux attentes des utilisateurs.
  • L’analyse des performances : permet d’évaluer l'efficacité des solutions en conditions réelles. Cette méthode mesure des indicateurs de performance tels que la vitesse d'exécution, le taux de réussite des tâches, la satisfaction des utilisateurs et d'autres métriques pertinentes. L'analyse des performances permet de vérifier l'impact et l'efficience des prototypes dans des scénarios d'utilisation réels, assurant ainsi que le produit final est performant et répond aux besoins des utilisateurs.

 

Les autres avantages du design thinking

Au-delà de la conception de produit, le design thinking présente plusieurs avantages pour les entreprises et les équipes de conception. Cette méthodologie systématique et itérative stimule l'innovation et améliore la collaboration interdisciplinaire.

L’amélioration de la collaboration interdisciplinaire

Le design thinking encourage la collaboration entre différentes disciplines, favorisant ainsi une diversité de perspectives et d'idées. Les ateliers de co-création rassemblent des membres de divers départements (marketing, ingénierie, design, etc.) pour brainstormer et prototyper des idées ensemble, brisant les silos organisationnels et renforçant l'engagement envers le projet.

L'utilisation d'outils digitaux collaboratifs comme Miro ou MURAL permet à des équipes géographiquement dispersées de travailler ensemble en temps réel sur des tableaux blancs virtuels. Cela facilite la visualisation des idées, la gestion des feedbacks et l'évolution itérative des concepts, améliorant ainsi la qualité des solutions développées et accélérant le processus d'innovation.

Une réduction des risques et des coûts

En intégrant des phases de test et de validation dès le début du processus, le design thinking permet de détecter rapidement les erreurs et les inefficacités. Cette approche itérative réduit les risques de développer des produits qui ne répondent pas aux besoins des utilisateurs ou qui présentent des défauts importants.

Le prototypage rapide et les tests fréquents permettent de valider les concepts avant de s'engager dans des phases de développement coûteuses. Cela conduit à une utilisation plus efficace des ressources et à une réduction des coûts de développement.

L'innovation continue est soutenue par des rétrospectives régulières où les équipes réfléchissent sur ce qui a bien fonctionné et ce qui pourrait être amélioré. Cette pratique de "feedback loop" permet d'apprendre des succès et des échecs, perfectionnant les processus de création. Le design thinking crée un environnement où l'innovation devient une part intégrante de la culture d'entreprise.

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