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Salaires et métiers : en 2023, la tech joue à cash-cash

Pénurie des talents d’un côté, multiplication des formations de l’autre. Disparition de certains métiers sur l’autel de la technologie dans le coin droit, plans de relance de l’industrie numérique dans le coin gauche. Au milieu des news et autres actualités tendance, il n’est pas toujours facile de se faire une idée précise de l’état du marché de l’emploi dans le secteur technologique. On reprend.

Salaires et métiers : en 2023, la tech joue à cash-cash

En préambule, un constat : le secteur de la tech française se porte bien. 27 nouvelles startups ont intégré la promotion 2023 du French Tech 40/120. 2022 a vu l’émergence de 8 nouvelles licornes et marqué un nouveau record de levées de fonds (13,5 milliards d’euros sur l’année). Mais comment cette dynamique se reflète-t-elle sur les salaires de la tech française ? Quelles sont les dynamiques professionnelles observées sur ce secteur si particulier ?

 

Un contexte favorable, mais de plus en plus concurrentiel

Si 2022 est donc une nouvelle année record pour les startups, scale-ups, et plus globalement pour le secteur de la tech en France, quelques éléments de contexte tempèrent néanmoins cette dynamique favorable lorsque l’on s’intéresse de plus près aux ressources humaines de cet environnement. À moins d’avoir vécu dans une grotte ces 6 derniers mois, impossible d’être passé à côté de Chat GPT et plus généralement de l’essor majeur des solutions d’Intelligence Artificielle. Or ces technologies, notamment par l’amélioration des solutions Low Code et No Code, tendent à faciliter le développement et la programmation, en ayant recours à moins de compétences de développement. Est-ce pour autant la fin des développeurs ? Loin de là…

Comme souvent, le progrès technologique est en réalité moins une menace qu’une opportunité d’évolution. En automatisant nombre de tâches répétitives, l’Intelligence Artificielle permet à l’humain de se focaliser sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, ou à des sujets de fond. L’enjeu est donc moins la disparition des métiers de développement que leur nécessaire déplacement vers des compétences plus stratégiques, ou plus techniques, pour adapter les organisations aux opportunités préfigurées par ces nouvelles technologies. Mais quel impact cela peut-il avoir sur les salaires ? Ceux-ci peuvent-ils continuer d’augmenter ? Interviewé dans le programme matinal CBS Morning, le PDG de Microsoft, Satya Nadella répondait en février à cette question par l’affirmative : « Je crois que les salaires vont augmenter, car les salaires et la productivité sont liés ».

 

Des disparités historiques, d’autres plus récentes…

Alors concrètement, quel état des lieux peut-on faire quant aux salaires du secteur technologiques aujourd’hui en France ? Un chiffre, d’abord. Selon une étude publiée par Glassdoor, sur les 20 entreprises dont le salaire moyen est le plus élevé en France, 15 relèvent directement du secteur technologique. On y retrouve pêle-mêle des géants comme Mongo DB (salaire moyen de 117K euros annuels), Oracle (90K euros annuels), Salesforce (78K euros annuels), ou encore Adobe (76,1K euros annuels) et Microsoft (76K euros annuels). De quoi être rassuré. Petit bémol : seules 3 entreprises françaises figurent au palmarès, parmi lesquelles seule la startup Algolia représente la tech, avec un salaire moyen de 71,4K euros annuels.

 

Une autre étude, publiée cette fois par The Product Crew, s’intéresse en profondeur aux dynamiques salariales de la tech tricolore. Ayant interrogé plus de 2000 talents du Design, Product, de la Data, et de l'Engineering, cette étude révèle par exemple que plus de la moitié des effectifs du secteur ont reçu une augmentation dans les 6 mois précédant l’enquête.

Elle précise également que de nombreuses disparités subsistent, entre les types de métiers, les années d’expérience, la région d’emploi, le type d’organisation ou, plus inquiétant, le genre. Les employées du secteur gagnent en moyenne 6K euros annuels de moins que leurs homologues masculins. Pour le reste, rien de très surprenant. Le gap majeur de rémunération se fait à partir de 10 ans d’expérience en moyenne, le salaire moyen augmentant de 12% après 10 ans d’expérience pour passer à 77,07K euros annuels. 3 secteurs d’activité proposent des salaires moyens annuels au-dessus de 60K euros annuels : la FinTech (63K euros), le SAAS / Cloud Servicing (62,4K euros), et l’Ed Tech (60,24K euros). 

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Source : Salaire de la Tech en 2023 by The Product Crew

Du côté des typologies de postes, il faut regarder les catégories Product et Engineering pour trouver les métiers les plus rémunérateurs. Les salaires annuels moyens des postes juniors et confirmés sont en outre assez disparates selon les types de métiers. Quand un UX Designer touche en moyenne un salaire annuel de 47,2K euros, un Product Marketer touche 54,5K euros, un DevOps 55,4K euros ou un Data Analyst 52,2K euros. Tous les chiffres de cette étude, ainsi que les différents critères triés et répartitions sont accessibles sur le site de The Product Crew.

Si la tendance générale est toujours à la hausse, la plus grande maturité du secteur technologique, notamment des startups et scale-ups, a pour effet de rationaliser ce qui avait pu être, jusqu’ici, une course effrénée et décorrélée de tout contexte économique. Mais cette accalmie est favorable, puisqu’elle installe pleinement le secteur dans une stabilité pérenne. Les métiers de la tech ont ainsi de très beaux jours devant eux, suffit-il de suivre attentivement l’évolution des technologies qui les bouleversent constamment. Mais c’est aussi cela, travailler dans la tech, non ? 



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